À l’heure où beaucoup font le bilan de leur année, et distillent subtilement leurs « bonnes résolutions », j’ai plus envie de vous parler de l’un de mes projets rêvés pour 2019.
Je pourrais en effet vous en présenter plusieurs, à plusieurs échelles, plusieurs dimensions, des plus ou moins avancés, des plus ou moins réalisables. Je pourrais aussi lister l’ensemble des formats que j’aimerais essayer ou où je souhaiterais me former. La liste serait alors longue et certainement incomplète tellement j’aime découvrir et apprendre.

Alors j’ai fait le choix de vous parler d’un projet qui nécessite sûrement l’engagement de beaucoup de partenaires pour que le résultat soit à la hauteur des espérances. Un projet que j’aimerais faire, mais que je ne pourrais pas porter seule.
Une idée qui est le fruit du croisement de ma veille, de mon expérience de non-reconnaissance des actions de vulgarisation dans le monde de la recherche, de ma participation à l’une des commissions du Pôle Territorial de Référence, de la prise en compte de plus en plus importante des « Softs Skills » autrement dit « les savoirs faire comportementaux » dans la société (pour preuve le développement d’un MOOC qui leur est dédié dans le cadre d’un programme Erasmus+), etc.

Quel est-il ?

Créer un système d’Open-Badge de compétences pour le personnel de recherches engagé dans des actions de médiation/vulgarisation des sciences.

Pourquoi ?

Et pourquoi pas ! Non, plus sérieusement, lorsque j’ai basculé du monde de la recherche vers le monde de la médiation-vulgarisation des sciences, ces pratiques étaient fort peu encouragées (voir totalement interdites). J’avais donc organisé mon temps de travail afin d’effectuer mon travail d’ingénieur de laboratoire de recherche en journée continue décalée et mes actions de vulgarisation-médiation des sciences dans le milieu associatif le reste du temps.
Ces investissements étaient considérés comme un loisir, soit-disant totalement déconnectés de mon univers de travail.

Lorsque j’ai quitté définitivement la recherche, j’ai gardé secrètement l’idée qu’un jour tout cela serait reconnu et mis en valeur. Il fallait pour cela attendre que les actions, les implications se développent et que l’idée d’une reconnaissance fasse son chemin.
Aujourd’hui, certains établissements publics de recherche reconnaissent plus ou moins cette implication dans le travail des chercheurs même si cette activité est dans leur contrat de fait. Commencent alors à émerger des études sur les bénéfices de ces actions.
Je n’ai pas encore eu le temps d’en faire un article, mais je vous conseille pour une bonne synthèse du sujet de lire la thèse de Lionel Maillot :
La vulgarisation scientifique et les doctorants Mesure de l’engagement – exploration d’effets sur le chercheur .

Donc on a de plus en plus de personnel de recherche qui s’engage dans des actions (surtout les doctorants avec les formations mises en place par les écoles doctorales). Le personnel en charge de la communication et de la vulgarisation-médiation des instituts se demande de plus en plus comment les engager encore plus, comme lors du groupe de travail Comment inciter les jeunes chercheurs à s’impliquer dans la CSTI et renouveler l’image des chercheurs mené dans le cadre de l’un des groupes de travail du Pôle Territorial de Référence (cf l’article sur Échoscience pour avoir accès aux diaporamas des résultats des différents groupes).
Et de l’autre côté, on commence à avoir des études sur les bienfaits de ces pratiques.
La matière première est donc là. Je vous présente maintenant mon idée à développer.

1ère étape : créer un référentiel

Alors oui on commence à avoir de la matière, mais qu’en faire ? Et bien premièrement, pourquoi ne pas créer un référentiel de compétences développées par la pratique des actions de vulgarisation-médiation des sciences ?
Vous vous souvenez peut-être, l’ESTIM a réalisé un référentiel du métier de médiateur scientifique l’année dernière (cf mon article Médiateur scientifique : enfin un référentiel de compétences). Voilà une bonne base pour déterminer les premières catégories de compétences et ordonner les choses en fonction de type d’action réalisée par le personnel de recherche.
On aboutirait alors à un référentiel permettant de mettre en avant les bienfaits de tel ou tel type d’action et de mettre enfin des mots sur les capacités développées.
C’est joli, mais il ne faut pas en rester là.

2ème étape : créer une reconnaissance des compétences du référentiel

Le monde du travail lutte, les diplômes ne suffisent plus. À compétences égales, les recruteurs accordent de plus en plus d’importance à ce qu’on appelle les Soft Skills, c’est compétences comportementales qui permettent d’affiner la perception des candidats et leur potentiel dans le poste à pouvoir. Et c’est justement ce type de compétences qui peut être mis en avant dans les actions de médiation-vulgarisation des sciences.
Mais comment prouver ces compétences ? Un nouveau système est né, pour une reconnaissance officielle de compétences développées dans certains cadres : les Open badges (je vous invite à lire mon article sur la question : Open Badges les pin’s 2.0 où je parlais de l’expérience du CSTI le Dôme). Voilà un outil parfait.
Ne reste plus qu’à créer des badges de compétences évolutifs correspondant au référentiel développé.

3ème étape : Badgeons les chercheurs

La finalité ? Espérer un engouement pour l’outil développé. Que les instituts de recherche s’en emparent, qu’ils badgent leur personnel de recherche impliqué, qu’ils mettent en valeur et reconnaissent ces compétences développées.
Une fois le système en place, il servira de lui-même à engager d’autres personnels dans des actions en prouvant que cela apporte une valeur ajoutée non négligeable pour toute équipe de recherche.

Alors qu’attendons-nous pour rendre ce projet rêvé réalité et créer cet outil en collaboration ?

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