Dans la forêt de jeux stratégiques peuplés de chevaliers, d’orques, ou autres créatures plus ou moins maléfiques, apparaît parfois une pépite qu’on n’attend pas. On vous dirait : « J’ai une super idée. On va faire un jeu sur la photosynthèse », vous seriez plus que dubitatif. Mais à y regarder de cyprès, voilà plutôt une bonne idée qu’a eue Hjalmar Hach. Photosynthesis est né !
Loin des horribles équations qui hantent encore votre mémoire et où vous vous noyiez, le principe simple était tout trouvé : frêne les autres en leur faisant de l’ombre. Une stratégie de l’accès à la lumière comme concept basique : dans une forêt, c’est la compétition entre tous les arbres pour avoir le plus de rayons de soleil. D’une simple graine germée, naît alors un petit arbre, qui grâce à la lumière et la photosynthèse grandit jusqu’au jour où il deviendra un arbre majestueux et sèmera ses propres graines aux alentours avant de s’éteindre.
Symphonie de la nature en clé de Saule
Chaque joueur dispose au départ de quelques graines et arbres de tailles différentes, d’une espèce qui lui est propre.
Le plateau hexagonal comporte des cases de sols plus ou moins riches (symbolisé par 1 à 4 feuilles), qui vous donneront plus ou moins de points lorsque vous abattrez votre arbre. Chacun a aussi une réserve où il lui sera possible d’acheter des graines et des arbres de différente taille (avec ses points lumière) ou dans laquelle il replacera ses arbres abattus.
Trembler comme une feuille à chaque tour de soleil
Le soleil se déplace d’un tour d’hexagone après la fin des actions de tous les joueurs. Lorsqu’il est passé par les 6 positions possibles, le tour est dit complet. Une partie se déroule en 3 tours (soit 18 positions du soleil).
La position du soleil change donc régulièrement, et vous êtes sans cesse à l’affût de la meilleure stratégie pour que vos arbres ne soient pas dans l’ombre des autres, et qu’ils vous rapportent ainsi des points de lumières. Devez-vous les faire grandir rapidement ? Ou en disséminer le maximum pour avoir plus de chances ? À vous de vous remuer le six bouleaux pour y arriver.
If… J’avais décroché le cocotier
Votre monnaie pour développer votre espèce : les points de lumière. À chaque déplacement du soleil, chaque joueur remporte le point de lumière correspondant à l’ensoleillement que reçoivent ses arbres déjà plantés. La cagnotte monte et permet de débloquer : des graines, des arbres plus grands ou de faire grandir les arbres présents lors de son tour (si vous disposez déjà du modèle correspondant).
Ça sent le sapin pour gagner des points
Comment gagner une partie ? Et bien, il faut gagner des points en faisant mourir ses grands arbres. Chaque case du plateau a un nombre de petites feuilles dessinées : de 1 pour les cases les plus excentrées, à 4 pour la case centrale. Lorsque vous décidez d’en finir avec la vie d’un de vos protégés, cela vous coûtera certes des points de lumière, mais en parallèle vous récupérez une rondelle de point correspondant aux nombres de feuilles sur votre case. Attention cependant, ces rondelles ont un nombre de points décroissant. Le premier à faire mourir un arbre sur une case à 3 feuilles aura un plus grand nombre de points que le suivant et ainsi de suite.
Quelques embûches
Comme bien souvent dans les jeux de stratégie, on aura l’impression de développer une façon de jouer stéréotypée au fur et à mesure des parties. On trouvera la disposition de départ qui nous permet le plus d’options, même si nos choix dépendront aussi de la tactique des autres joueurs.
Mais encore une fois, tout est prévu, certaines règles subsidiaires permettent de complexifier les interactions (cf. règles du jeu Photosynthesis). Un jeu qui ravira autant les gamers que la famille dans son ensemble.
Un jeu qui ne risque pas de s’éloigner sans faire de buis
Visuellement très réussi, il a conquis les passionnés même avant son lancement. Les premières boîtes disponibles lors des grands salons se sont littéralement arrachées. Il est maintenant disponible un peu partout.
Une thématique résolument zen dans un monde fou qui ne cesse de courir, tout en gardant une mécanique mélangeant un jeu d’abstraction stratégique (type échec avec la prévision des coups en avance) et de gestion économique. Une vraie réussite à mettre entre toutes les mains (même des ludothèques).
Et même si l’on ne deviendra pas un pro de la photosynthèse, on en aura au moins compris un principe basique : le soleil est nécessaire à la croissance des arbres qui sont sans cesse en compétition pour dominer.
Pour aller plus loin :
La photosynthèse obsède les chercheurs depuis de nombreuses années. Produire une source d’énergie grâce au soleil et à de l’eau est un processus envié et prometteur. En juin 2016, une équipe américaine a publié dans la revue Science, la création d’une feuille bionique capable de réaliser une photosynthèse 10 fois plus efficace que le processus naturel. Une solution d’avenir pour les pays en voie de développement ? Affaire à suivre.